Nous avons tous pu être témoins d’une discussion envenimée entre deux personnes qui se clashent, ou pire une scène atroce dans laquelle une personne pète les plombs en se mettant à hurler. A ces moments, nous avons tous trouvé cela gênant ou voire carrément répugnant. En revanche, quand nous sommes personnellement dans cet état, est-ce que nous éprouvons cette même gêne ? Hélas non, car la colère est l’expression d’un niveau de conscience très bas.
La colère peut aussi prendre possession de nous de manière très subtile, sans violence ni éclat, en nous plongeant dans un état latent de nervosité. Comme par exemple : lorsque nous conduisons, quand les choses ne se passent pas aussi bien que nous le voudrions au travail ou quand il y a de l’eau dans le gaz au sein de notre couple. Ici, cette accumulation de frustration peut finir par nous donner envie de donner un grand coup de poing dans le mur. A savoir que succomber à cette émotion très chargée négativement, c’est comme consommer du poison. De nombreuses recherches démontrent que cet état émotionnel libère des toxines et provoque des anomalies dans l’organisme.
Les causes de la colère
A l’origine, la colère provient du fait que nous avons chacun des standards à propos du fonctionnement du monde. Ainsi, notre réalité est définie selon un modèle précis et unique. De là découle notre mode de pensée basé sur notre système de croyances. Bref, nous avons chacun une vision différente de la vie. Cela donne alors naissance à des idéaux tels que : « Il faut être honnête » ou bien « Les gens doivent bien faire leur travail ». Si ces lois sont différentes pour chacun d’entre nous, alors il est normal que les autres ne les respectent pas. Pourtant, quand nous les voyons faire, nous nous mettons en colère. Quand, par exemple, nous surprenons une personne en train de mentir, nous avons envie de la pointer du doigt en l’accablant ! Et le pire, c’est surtout que nous avons nous-même vécu des situations dans lesquelles nous avons menti. Pourtant, cela ne nous empêche pas de nous énerver. Finalement, si la colère n’est que la violation de standards qui n’appartiennent qu’à nous, nous pourrions alors nous poser la question : Cette personne contre qui je suis en colère, n’aurait-elle pas simplement un système de valeurs différent ? Est-ce que je peux l’autoriser, sans la juger ?
Il est aussi très courant de se fâcher, en voiture, quand une personne nous coupe la route. Alors, nous pensons que ce n’est pas correct et les gens ne devraient jamais se comporter de la sorte. Néanmoins, combien de fois avons-nous nous-même coupé la route à autrui ? Au lieu de nous irriter, nous pourrions entrer dans l’esprit de l’autre pour le comprendre. Pour cela, il suffit juste de se souvenir comment nous avions fait la même chose. Etions-nous pressés ? Etions-nous en retard pour un rendez-vous important ? Allions-nous à l’hôpital en urgence ? Etions-nous distraits et contrariés à la suite d’une dispute ? La personne qui nous a coupé la route, a forcément, elle-aussi, une sorte de justification mais au lieu de la comprendre, nous nous empressons de nous indigner.
Le train des pensées
Certaines personnes ont la croyance que la colère est un bon moyen de pouvoir extérioriser un surplus d’émotions et que c’est efficace pour résoudre les problèmes. Ainsi, ils imaginent qu’ils se sentiront mieux après, plus léger, mais en réalité, cela ne résout rien du tout, bien au contraire. En effet, dans cet état, les blessures que nous nous infligeons à nous-même sont bien plus profondes que celles que nous voudrions infliger à nos antagonistes.
Lorsque nous nous mettons en colère, nous avons le sentiment que c’est utile, important. Ainsi, nous avons besoin de nous justifier. Pour cela, nous nous enfermons dans un mode de pensée en boucle. Entre autres, nous recherchons, soit des preuves que notre réaction est nécessaire, soit un moyen de nous venger. De cette manière, ces pensées deviennent comme un train que nous ne pouvons plus arrêter. Alors, si nous subissons une injustice, nous voulons rendre l’injustice. Nous nous l’autorisons parce que l’autre l’a fait en premier. Nous trouvons même cela plaisant. Un personne nous insulte alors nous voulons l’insulter. Comme si cela pouvait être profitable.
Quand la réalité ne répond pas à nos attentes par rapport au fonctionnement du monde, nous nous déchainons. Un peu comme quand nous mettons une pièce dans un distributeur et que rien ne tombe. Le train des pensées démarre en trombe : « Cela ne devrait pas être comme ci, les gens ne devraient pas se comporter comme ça, je vais secouer cette machine à la noix, elle va voir ».
En somme, l’ordre dans lequel la colère se manifeste est, premièrement, à travers les sensations physiques semblables à des vibrations internes dans notre corps, puis avec l’esprit en embarquant dans le train des pensées et ensuite notre comportement et nos actions changent : nous voulons crier, faire une scène, casser un objet ou chercher à nous venger. Non seulement, il n’est pas difficile de réaliser à quel point ces actions ne sont pas utiles, que les conséquences d’une cette manière d’agir ne nous apportera jamais rien de bon. Mais encore, toute cette énergie dépensée est gaspillée au lieu de servir à d’autres causes plus profitables pour améliorer notre vie. C’est ce qu’on appelle du perdant – perdant. Zéro bénéfice pour tout le monde.
Un signe de faiblesse
Lorsqu’une personne nous fait quelque chose que nous considérons comme blessant, il nous est plus avantageux de ressentir de la colère que de la tristesse. Puis nous croyons nous sentir plus puissants. C’est pourquoi il est si difficile pour certains d’éviter la colère sachant qu’ils ressentent que celle-ci est justifiée et nécessaire. Pourtant il est très simple de s’apercevoir que cela provient d’un sentiment d’impuissance. En effet, la partie d’adulte de notre état émotionnel laisse place à celle de l’enfant. Quand nous observons un enfant se mettre en colère, nous voyons que pour lui, ce qu’il fait à une importance primordiale. Ainsi, quand l’enfant se sent impuissant face à ses émotions, il pique une crise, tape des pieds, se roule parterre. De manière similaire, nous cédons aussi notre pouvoir d’autocontrôle. Par conséquent, dès que nous perdons la responsabilité de notre état émotionnel et que nous blâmons quelqu’un d’autre ou quelque chose d’autre, nous ne valons pas mieux qu’un gamin immature.
Mieux vaut prévenir que guérir
Il existe plusieurs solutions pour ne pas laisser la colère prendre le dessus. Vous pouvez par exemple, observer votre comportement. Autrement dit, diriger votre conscience vers-vous même comme une troisième personne que vous regarderiez sur un écran. Cet exercice n’est pas facile, surtout si vous êtes déjà pris dans le train des pensées, mais il est impossible d’agir avec colère, de dire des choses méchantes, ou de crier quand vous êtes conscients de vos actes. C’est une bon moyen de limiter la casse quand vous êtes déjà en train de vous emporter.
Mais pour complètement éradiquer la colère de votre quotidien, il est nécessaire de choisir une solution préventive. Si vous êtes une personne irritable, qui a tendance à s’énerver facilement, vous trouverez votre salut dans la méditation. En effet, cette pratique d’entrainement de la pensée calme votre esprit et vous ramène dans le moment présent. Ainsi, cela a pour effet d’élever votre conscience. Si bien que cela aura un effet profond sur votre état : vous serez plus calme et ressentirez plus de paix intérieur tout au long de la journée. Finalement, vous vous mettrez en colère beaucoup moins souvent et de manière de moins en moins sévère. Vous trouverez tous les bienfaits incroyables de la méditation et comment cette pratique simple peut transformer votre vie dans mon article : Développez vos supers pouvoirs grâce à la méditation.
La solution la plus efficace
Voici une technique très pratique pour apprendre à vous contrôler en toutes circonstances. La clé est d’être témoin de ce qui se produit à l’intérieur de vous. C’est-à-dire que lorsque la colère monte, portez TOUTE votre attention UNIQUEMENT sur les sensations physiques. En gros, tout ce qui se produit à l’intérieur de votre corps. Sans jugement, acceptez ces sensations internes et laissez-les s’exprimer pleinement, non pas en ennemis mais comme une simple manifestation d’énergie. Apprenez à les localiser précisément : est-ce dans votre ventre, le visage, les mains, les jambes ou au niveau de la gorge ? Ressentez-en tous les pétillements. Dites-vous qu’une fois que cette vague d’énergie aura pu se manifester pleinement grâce à l’attention que vous lui porterez, elle laissera rapidement place à plus de calme et vous aurez pratiquement oublié ce qui a failli altérer votre bonne humeur.
Comme je vous le disais plus haut, les pensées ne sont en réalité que secondaires à ces sensations internes. Autrement dit, les pensées sont les fruits de notre colère et non l’inverse. D’ailleurs, dans mon article sur la méditation, j’explique comment nos pensées ne nous appartiennent pas. Alors, en vous habituant à reconnaître les sensations physiques qui précédent l’explosion de colère, vous parviendrez à maintenir votre sang froid juste assez tôt pour que la colère se désamorce. Si bien que vous serez capable de saisir les pétillements bien avant que la vague ne vous emporte. Ainsi, vous vous direz « Oh, ça arrive … ». En fait, il ne s’agit seulement que de quelques secondes mais c’est suffisant pour éviter la grosse explosion d’énergie. Pour cette raison, ne tentez jamais de la stopper, au contraire, reconnaissez les émotions et laissez-les vous parcourir en y portant toute votre attention. C’est ainsi que vous reconnaîtrez les pensées qui découlent de la colère et serez capables de vous en libérer.
En général, nous cherchons plus à réprimer ce qui nous désagréable alors que dans le cas des émotions cela a pour conséquence de les renforcer. Pourtant, même si elle n’est pas intuitive, cette technique fonctionne avec toutes les émotions, pas seulement la colère. C’est ce que nous appelons l’intelligence émotionnelle.
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Merci Walid pour cet article. Je suis une personne très colérique et j’ai dû faire un travail énorme au cours des années pour apprendre à me maîtriser car je n’aimais pas cette personne qui prenait l’emprise sur moi. Je suis consciente qu’une fois que je laisse le sentiment de frustration m’envahir, comme je suis soupe au lait, je sais qu’il y a un moment où le volcan va exploser et là tous aux abris donc je fais de la prévention. Comme tu le conseilles, j’ai adopté la méditation et dès qu’une situation qui va m’énerver arrive je focalise mes pensées sur autre chose car le sentiment de colère dure très peu de temps. si je me concentre suffisamment bien sur quelque chose d’autre 3 à 4 secondes, cela suffit pour que mon sentiment de colère s’estompe et je ne gâche plus ma journée entière à ruminer ces pensées négatives et avoir honte de moi. 😊
Bravo de faire des efforts pour évoluer en qu’être humain avec ses qualités et ses défauts. Le plus important est d’avoir conscience de soi comme l’illustre ton commentaire 🙂
Article enrichissant, c’est pas évident de maîtriser sa colère, c’est un vrai travail sur soi.
Merci Nico ! Effectivement c’est un travail qui demande de l’investissement et de la patience, comme toutes les choses essentielles.
Merci Walid pour ce super article pour nous aider à maîtriser notre colère. Il nous faut de la discipline et de la bonne volonté pour mettre en pratique tes précieux conseils !
Merci ! La discipline permet de déplacer des montagnes.
Très bon article. Personnellement je me sais assez (très en fait) colérique et le seul moyen que j’ai trouvé pour réussir à me détacher de mes « pulsions ». Car là est tout le problème, ça me vient d’un coup et je ne le sens pas assez rapidement venir… Merci
Merci Nicolas ! Oui c’est ça. Comme tu dis : le sentir. Le corps a toujours une énorme longueur d’avance sur le mental.
Article très intéressant et agréable à lire. C’est pas facile en effet de marquer cette petite pause au moment où l’on ressent la colère. Cette prise de recul est pourtant la solution 🙂
Merci Maud ! 🙂